La Nation Iroquoise
La Nation Iroquoise est composée de neuf familles qui font deux bandes dont l’une est de quatre familles et l’autre de cinq.
Ils appellent la première bande Guéy niotitesbesqué qui veut dire les quatres familles, et la seconde bande ils l’appellent Ouiche niotitesbesqué qui veut dire les cinq familles.
La première famille est celle de la Tortue. Elle est la première parce qu’ils prétendent que quand le maître de la vie a fait la terre, qu’il la fit sur une Tortue, et quand il y’a des tremblements de terre que c’est la Tortue qui remue.
La seconde famille est celle du Loup et s’appelle Enanbayonni ou Cahenhisenbonon, et frère de la famille de la Tortue. Quand il s’agit des affaires de guerre, ils délibèrent ensemble, et si l’affaire est de grandes conséquences ils la communiquent aux autres familles pour en délibérer ensemble ainsi de toutes les suites familles. Ils s’assemblent dans la Cabanne d’un chef de guerre quand il s’agit de la guerre, et quand c’est pour les Affaires ordinaires de l’État c’est dans la Cabanne d’un chef de Conseille
La troisième famille est celle de l’Ours qu’ils appellent Atinionguin.
La quatrième famille est celle du Castor et frère de celle de l’Ours. Ces quatre familles composent la première bande qu’ils appellent Guéy niotitesbesqué
Seconde Bande
La cinquième famille est celle des Chevreuils qu’ils appellent Canendesbè.
La sixième est celle de la Pomme de Terre qu’ils appellent Sehoneschioronon.
La septième est celle du Grand Pluvier qu’ils appellent Otinanchabè.
La huitième est celle du Petit Pluvier qu’ils appellent Asco ou Nicobes.
La neuvième est celle du Kiliou qu’ils appellent Canoncha honronon. Ils appellent ces cinq familles Ouichi niotitesbesqué. Ces familles faisaient autrefois neuf villages qui se sont assemblés dans la hutte pour soutenir plus facilement la guerre. La neuvième famille tire son origine d’une Cabanne qui était dans les terres, et composé de plusieurs feux ou ménages. Il y avait au milieu de la Cabanne une Cloison qui partageait la Cabanne en deux.
Ennuyé de ne connaître personne et par conséquent de ne pouvoir se marier, ils se marièrent tous les uns avec les autres. C’est pourquoi leur nom signifie Deux Cabannes Réunis Ensemble.
Chaque famille a dans le pignon de la Cabanne l’animal de la famille peint les uns en noir les autres en rouge.
Quand ils s’assemblent pour quelques Conseilles la première Bande se met d’un côté du feu qui est allumé dans une Cabanne, et l’autre Bande se met de l’autre côté.
Quand affaire pour laquelle ils se sont assemblés a été agité de part et d’autre, ils se font honnêteté de la décision.
La Bande qui décide de l’affaire, fait deux décisions afin que l’on prenne la meilleure et fait toutes les oppositions que l’on puisse faire en proposant les décisions pour faire voire qu’elle a bien pensé à ce qu’elle dit.
C’est la première décision que l’on fait ordinairement à moins qu’il y ait quelques raisons fortes qui en empêchent.
Quand ils vont en guerre et qu’ils veulent informer des partis, ceux qui pouvaient passer sur leurs routes; ils dépeignent l’animal de la famille dont ils sont avec une hache qu’il tient de la patte droite, quelque fois un sabre ou un casse-tête, et s’ils sont plusieurs familles ensemble du même parti, chacun dépeint l’animal de la famille et le nombre qu’ils sont. Surtout sur un arbre dont ils lèvent l’écorce c’est l’animal de la famille qui est maîtresse du parti qui est toujours le premier.
Ils ont ordinairement un rendez-vous lorsqu’ils vont pour faire coup. En cas de poursuite, ou ils laissent une partie de leurs gardes et munitions, quand ils se battent ils sont bien mataché, n’ont que le braguet sur eux et une paire de feuiller sauvage dans les pieds. Quand le parti est nombreux ils laissent souvent du monde à 100 ou 150 lieux du village où ils vont faire coup.
Quand ils ont fait coup, s’ils ont les casse-tête ou masses, ils les plantent contre le cadavre penchant un peu vers le village d’où était le défunt.
Lorsqu’ils reviennent, s’ils ont des prisonniers ou des chevelures ils dépeignent l’animal de la famille dont ils sont debout avec un bâton sur l’épaule, le long duquel sont pendues les chevelures qu’ils ont et en même nombre. En suite de l’animal ce sont des esclaves qu’ils ont faits avec un chichicois à la main droite. S’il y a des femmes il la dépeignait avec une cadenet ou couette et un braguet.
Si dans le parti de guerre ils sont plusieurs familles, chacun peint l’animal de sa famille avec les chevelures et prisonniers qu’ils ont fait comme au devant mais toujours après celui qui est maître du parti.
Lorsqu’ils ont des chevelures ils les donnent à un ou deux hommes qui les pendent derrière eux à leurs ceintures.
Ces hommes qui ont ces chevelures suivent les autres de loin, c’est-à-dire d’un quart de lieux parce qu’ils prétendent que lorsque l’on fuit et que l’on a des chevelures, que si elles passent devant les autres qu’ils ne peuvent plus marcher parce qu’elles sont saisies de frayeur en voyant le sang couler. Mais cela n’est que pour la première journée quelquefois la seconde et la troisième lorsqu’ils sont poursuivis.
Sitôt qu’ils se voient rejoindre ils vont avertir les autres et alors où chacun fuit de son côté où ils attendent l’ennemi. Quand ce vient au soir ils font un trou dans la terre où ils allument des feux avec de l’écorce pour faire cuire leurs viandes s’ils en ont et cela pendant trois ou quatre jours.
Ils attachent les esclaves à des poteaux qu’ils plantent dans la terre dans lequel ils leurs passent la jambe ou plutôt le pied et ce poteau fermé par un autre que l’on attache ensemble à la hauteur d’un homme. Ils ont un homme de chaque côté qui couche avec eux et qui ont soins de les visiter dans la nuit de temps en temps.
Lorsqu’ils ont perdu du monde sur le champ de bataille, ils peignent des hommes les jambes en l’air et sans tête et en même nombre qu’ils ont perdu et pour savoir de quelle famille ils étaient. Ils peignent l’animal de la famille des défunts sur le dos les pattes en l’air. Si c’est le chef du parti qui soit mort l’animal n’a point de tête.
S’il n’y a que de blessés ils dépeignent un fusil casé qui cependant tient à la monture ou bien une flèche, et pour faire voir où ils ont été blessés ils dépeignent l’animal de la famille dont sont les blessés avec une flèche qui passe dans l’endroit de la blessure et si c’est d’un coup de fusil ils font la marque de la balle sur le corps de l’animal avec de la couleur différente.
S’ils ont des malades et qu’ils soient obligés de les porter ils dépeignent des Boyards en même nombre des malades parce qu’ils n’en portent qu’un sur chaque Boyard.
Lorsqu’ils sont à 30 ou 40 lieux du village ils envoient avertir qu’ils viennent et informer de ce qui leur est arrivé. Alors un chacun se prépare pour recevoir les prisonniers lorsqu’il y en a, et lui faire chacun le tourment qu’il juge à-propos.
Ceux qui sont condamné aux feux, on les mène dans la Cabanne où ils ont été donnés. Tous les guerriers s’assemblent dans une Cabanne de Guerre et ensuite les envoient chercher pour les faire chanter, danser, et tourmenter jusqu’à ce qu’on les mène au poteau.
Pendant ce temps la deux ou trois jeunes gens vont préparer le poteau, faire le feu auprès et tiennent les canons de fusils tout prêt.
Quand tout est prêt on le mène et on l’attache au poteau. Ensuite on le brûle. Quand il est brûlé jusqu’à l’estomac ils le délient, lui cassent tous les doigts, lui lèvent la chevelure qu’il laisse pendre par derrière à une petite langue de peau qu’ils laissent à la tête pour tenir sa chevelure. Ils le font mourir dans ces souffrances après quoi chacun en prend son morceau et va festiner.
Explication de ce qui est sur la feuille de papier
A…c’est un parti qui revient de guerre qui a pris un prisonnier tué, un homme et une femme dont les chevelures sont pendues au bout d’un bâton qu’il porte
B…prisonnier
C…chichicois qu’il tient à la main
D…ce sont les cordes qui l’attachent par le col, les bras, et la ceinture
E…c’est la chevelure d’un homme. Ce qui est joint à côté c’est la cadenette
F…c’est la chevelure d’une femme. Ils la dépeignent avec des cheveux éparts
G…Conseille de guerre entre la famille de l’Ours et celle du Castor. Ils sont frères.
H…un Ours
I…c’est un Castor
J…c’est un collier qu’il tient dans ses pattes pour aller venger la mort de quelqu’un et il est après conférer de cela avec son frère le Castor
K…Conseille pour les affaires de l’État
M…c’est l’Ours
N…c’est le feu des Anciens
O…c’est la Tortue ainsi des autres familles chacune jeunes de son côté
P…canot qui va en guerre
Q…aurions ils envoyaient par la combien il y a d’homme dans le canot parce qu’ils mettent autant d’aurions qu’il y a de femmes au dessei duquel est peint l’animal de la famille dont ils sont
R…c’est le canot
S…c’est un homme qui revient de la chasse qui a couché deux nuits dans son séjour de chasse et a tué trois chevreuils femelles car quand ce sont les males ils y mettent leur passage. Ce qui paraît sur son dos c’est son paquet
T…tête de chevreuil voilà comme ils les dépeignent
U…Voilà comme il marque le temps qu’ils ont été à la chasse. Chaque marque ou plutôt chaque barre c’est un jour
V…façon de peindre les morts. Les deux premiers font deux hommes, et le troisième c’est une femme qui n’est distingué que par un braguet qu’elle a
Pour ce qui est des morts ils les enterrent avec toutes ce qu’ils ont. Quand c’est un homme ils dépeignent sur le tombeau, des calumets rouges, des calumets de paix, quelque fois ils y plantent un poteau où est peint combien de fois il a été en guerre, combien il a pris de perforcer. Le poteau n’a ordinairement que 4 ou 5 pieds et bien mataché.
Le portrait d’un sauvage qu’ils peignent ordinairement sur une planche dans leurs Cabanne. Combien il a été en guerre combien il a pris et tué d’homme.
a…ce sont les piqures qu’il a sur le corps.
b…voilà comme ils marquent quand ils ont été en guerre et lorsqu’il y a une bave qui prend d’une marque à l’autre cela signifie qu’après avoir été en guerre qu’il n’est pas saisi jusqu’à son village et qu’il est retourné avec quelques partis qu’il a rencontré ou fait
c…cette flèche qui est rompu fait voir que dans ce parti-là, ils sont blessés
d…voilà comme ils marquent quand les colliers qui ont été donnés pour avec un partes de queen et venger la mort de quelqu’un, leurs appartenaient ou a quelqu’un de la même famille
e…s’il est retourné en guerre sans avoir entré dans le village
f…un homme qu’il a tué sur le champ de bataille qui avait un arc et des flèches
g…ce sont deux hommes qu’il a pris prisonnier dont l’un avait une hache à la main et l’autre un fusil
gg…c’est une femme qui n’est distinguée que par un ___ de Braguet
h…c’est ce qu’ils font pour la distinguer avec les hommes
Voilà comme ils font leurs portraits
a…voilà comme ils faut peindre la famille de la Pomme de Terre et non comme elle est sur l’autre feuille
b…c’est un Bâton planté en terre au bout duquel il y a deux ou trois morceaus de bois attachés pour faire voir de quel côté ils sont allés quand ils vont à la chasse et à l’arbre le plus près il peignent l’animal de la famille dont ils sont avec le nombre de fusils qu’ils ont, c’est-à-dire que s’ils sont trois hommes ils désignent trois fusils. S’ils sont plus et qu’il y en ait quelqu’un qui ait un arc en plus de fusil ils désignent un arc. Quand ils reviennent de la chasse lorsqu’ils s’approchent le village ils font la même chose et mettent le nombre de bêtes qu’ils ont tué. C’est-à-dire il désignent le chevreuil et le cerf depuis la tête jusqu’au col s’il y en a quelqu’un depual il y note un panage pour les autres animaux ils les dessinent tout entier s’ils n’ont été que quelques jours à la chasse ils marquent le nombre comme vous voyez dans l’autre feuille
c…massée dont ils se servent pour casser la tête lorsqu’ils sont en guerre
d…poteau pour attacher les prisonnier. Ils lui mettent la jambe entre ces deux poteaux dans le viade duplus gros c’est-à-dire les deux poteaux prennent la jambe au dessus de la cheville du pieds et ensuite les font joindre l’un contre l’autre et les attache à hauteur d’un homme quelquefois plus haut de sorte qu’il est impossible de se retirer le pied de dedans sans défaire les cordes.